Le Programme National Nutrition Santé (PNNS) est un programme qui a pour objectif d'améliorer l’état de santé de la population française.
Il se dote de mesures et actions spécifiques à chaque territoire, métropole, DOM-TOM en agissant sur ces points importants : la nutrition et la lutte contre la sédentarité.
Son rôle est de fixer les objectifs, les principes et les orientations de la politique nutritionnelle. Ce programme agit à plusieurs niveaux : industrie, consommateurs, recherche afin d'atteindre ses objectifs, par exemple par diminution de la consommation de sel.
Question
Connaissez vous l’un des emblèmes du PNNS dans votre vie quotidienne ?
Réponse
► La campagne « Manger-bouger » désormais récurrentes dans certaines publicités de produits alimentaires et son site internet !
|
Sommaire :
Quelle est la genèse du PNNS ?
Pour rappel : tout part des alertes de l’OMS à la fin du XX° siècle et des différents programmes nationaux mis en œuvre depuis.
En France, dès 2001, le gouvernement de l’époque met en place son Programme National de l’Alimentation et de la Nutrition (PNAN).
Pourquoi un PNNS ?
Ce programme a pour objectif général l’amélioration de l’état de santé de l’ensemble de la population française en agissant, dès son lancement en 2001 sur l’un de ses déterminants majeurs : la nutrition.
Reconduit depuis 2001 tous les 5 ans, le programme est réévalué à chaque fois et s’est rapidement étendu à d’autres enjeux de santé publique (alimentation, activité physique et sédentarité).
NB : Le 3ème PNNS (2011-2015) a été prolongé jusqu’en 2018 afin de pouvoir prendre en compte dans l’élaboration du 4ème PNNS (2019-2023) les résultats des études Esteban (de Santé Publique France) et de INCA3 (de l’ANSES).
ESTABAN
Cette grande étude nationale, pour la santé des générations futures, vise notamment à mesurer tous les 7 ans l’exposition des populations à certaines substances de l’environnement, à mieux connaître son alimentation et ses activités physiques et à mesurer l'importance de certaines maladies chroniques dans la population.
INCA 3
Il s’agit de la 3ème photographie des habitudes de consommations alimentaires de la populations française, de 0 à 17 ans, puis de 18 à 79 ans. A travers l’évolution des modes de consommation, cette étude permet de définir de nouveaux enjeux en matière de sécurité sanitaire et de nutrition.
Nous en sommes en ce moment au 4ème PNNS sur la période 2019-2023.
Qui participe au PNNS ?
Le PNNS privilégie une complémentarité des approches : communication, information, éducation, sensibilisation, actions sur l’offre alimentaire et l’environnement nutritionnel (incluant alimentation et activité physique).
Pour y parvenir, il doit agir à plusieurs niveaux : Etat, collectivités, centres de recherches, industries agro-alimentaire, communauté médicale et para-médicale, consommateurs.
Par exemple : le niveau national développe le cadre de référence et joue un rôle incitatif, alors que le niveau territorial et local s’appuie sur une forte implication des collectivités et du monde associatif au plus près des cibles identifiées.
Quelles sont les cibles du PNNS ?
Quels objectifs de santé publique ?
Les objectifs nutritionnels de santé publique sont fixés par le Haut Conseil de la santé publique (HCSP). Ils structurent les orientations stratégiques et servent de base pour définir les actions prévues pour le Programme national nutrition santé (PNNS). Ces objectifs quantifiés ont été regroupés selon quatre axes.
1. Réduire l’obésité et le surpoids dans la population
Stabiliser la prévalence de l’obésité et réduire le surpoids chez les adultes.
Diminuer la prévalence de l’obésité et du surpoids chez les enfants et les adolescents.
2. Augmenter l’activité physique et diminuer la sédentarité à tous les âges
Augmenter l’activité physique chez les adultes.
Augmenter l’activité physique et lutter contre la sédentarité chez les enfants et les adolescents.
3. Améliorer les pratiques alimentaires et les apports nutritionnels, notamment chez les populations à risque
Augmenter la consommation de fruits et légumes.
Réduire la consommation de sel.
Augmenter les apports en calcium dans les groupes à risque.
Lutter contre la carence en fer chez les femmes en situation de pauvreté.
Améliorer le statut en folates des femmes en âge de procréer.
Promouvoir l’allaitement maternel.
4. Réduire la prévalence des pathologies nutritionnelles
Dénutrition, troubles du comportement alimentaire.
Quels principes fondateurs des PNNS ?
Les principes fondateurs des PNNS | Respecter la liberté et le plaisir que représente l'acte alimentaire, la convivialité et la gastronomie. |
| Privilégier une approche positive, orienté vers la promotion des facteurs de protection, en assurant le respect du plaisir. |
| Adapter les messages aux modes de vie de chacune des cibles. |
| Faire appel à la complémentarité des approches : - communication, information - éducation, sensibilisation - actions sur l'offre alimentaire - actions sur l'environnement nutritionnel (y/c alimentation et activité physique). |
Toutes les actions mises en place depuis 2001 ont toujours reposé sur un ensemble de grands principes fondamentaux: le respect du plaisir, de la convivialité, et de la gastronomie; une approche positive, fortement orientée vers la promotion des facteurs de protection, ne se situant jamais dans le champ de l’interdit; le développement de messages toujours adaptés aux modes de vie; la synergie, la complémentarité et la cohérence des messages et de l’ensemble des actions développées.
Ceci tout en respectant la liberté et le plaisir que représente, notamment dans notre pays, l’acte alimentaire.
Quelle communication auprès du grand public ?
Le PNNS communique auprès du grand public à travers le slogan « manger-bouger » et surtout à travers son site internet mangerbouger.fr. géré par l’agence Santé Publique France.
Celui-ci regorge d’idées et de conseils variés sur l’alimentation et l’activité physique, pour tout public et les professionnels, avec une foule d’informations pratiques, des guides, brochures, mémos, un magazine, une fabrique à menus..
Il est également présent dans des séries de spots TV destinés au grand public ou comme message inclus dans des campagnes publicitaires des industries agro-alimentaires.
Il utilise la notion de « repères nutritionnels » pour traduire les objectifs de santé publique en notions facilement compréhensibles et applicables.
Quels sont les repères nutritionnels du PNNS pour les adultes ?
Actualisés en février 2017, les repères nutritionnels du PNNS concernant les adultes visent à couvrir les besoins nutritionnels, en prévenant les risques de maladies chroniques liés à certains aliments.
Aliments à limiter
La viande rouge
Bœuf, porc, agneau, veau, etc. : 500 g/semaine maximum.
La charcuterie
Jambon, saucisson, etc. : 150 g/semaine maximum, en privilégiant le jambon blanc.
Les produits et boissons sucrées
Un verre par jour maximum, en privilégiant les jus de fruit.
Sel
Matières grasses
Limiter la consommation, en privilégiant les huiles de colza, de noix et d'olive.
Aliments à privilégier
Poisson et fruits de mer
Deux fois par semaine dont un gras (maquereau, sardine, etc.).
Fruits et légumes
Au moins 5 portions par jour, de 80 à 100 g chacune.
Légumineuses
Lentilles, flageolets, fèves, pois, etc., qui peuvent remplacer la viande.
Produits à base de céréales complètes ou peu raffinées.
Quelles évolutions des PNNS depuis 2001 ?
Si le PNNS-1 (2001-2005) a permis de développer un cadre référentiel et de créer une dynamique qui a touché l’ensemble des acteurs concernés par le champ de la nutrition, les PNNS suivants se sont attachés à convertir des simples recommandations en propositions d’actions plus concrètes et plus pragmatiques tout en se donnant de plus en plus de moyens pour atteindre les objectifs nutritionnels de santé publique fixés.
Lors des PNNS suivants, les acteurs impliqués se sont élargis au-delà du seul champ des professionnels de santé, vers les collectivités territoriales, les acteurs du domaine social ou de l’éducation et le secteur économique.
Il a fallu également considérer les inégalités sociales en terme d’accès à une alimentation favorable à la santé. Comment réduire la fracture nutritionnelle qui se creuse avec les populations économiquement défavorisées, particulièrement vulnérables face au risque plus élevé d’obésité et de carences ? Même question s’agissant des populations plus âgées ou en situation de handicap ?
Que dit le PNNS 4 en cours d’application jusqu’en 2023 ?
Le PNNS-4 (2019-2023) a bénéficié des apports des études INCA3 et Esteban mises en œuvre respectivement par l’Anses et Santé publique France et a donné la priorité à la réduction des inégalités sociales dans le domaine nutritionnel au sein de la population, y compris en Outre-mer, en se fixant des objectifs quantifiés du PNNS 2019-2023, actualisés par le Haut conseil de la santé publique.
ESTEBAN
Cette grande étude nationale, pour la santé des générations futures, vise notamment à mesurer tous les 7 ans l’exposition des populations à certaines substances de l’environnement, à mieux connaître son alimentation et ses activités physiques et à mesurer l'importance de certaines maladies chroniques dans la population.
INCA 3
Il s’agit de la 3ème photographie des habitudes de consommations alimentaires de la populations française, de 0 à 17 ans, puis de 18 à 79 ans. A travers l’évolution des modes de consommation, cette étude permet de définir de nouveaux enjeux en matière de sécurité sanitaire et de nutrition.
Le quatrième PNNS est essentiellement axé sur la promotion d’une nutrition satisfaisante pour tous les groupes de population, avec un accent particulier pour les groupes défavorisés / à moindre niveau d’éducation en métropole et dans les DOM.
Il s’inscrit également dans le cadre global d’une contribution de la France à l’atteinte des objectifs du développement durable.
L'activité physique
En plus des aspects nutritionnels, et à partir de 2019, le PNNS-4 recommande :
d'augmenter l’activité physique,
de réduire la sédentarité par la pratique de la marche et du vélo.
Un Nutri-Score en évolution
extension aux produits en vrac,
adaptation à la restauration collective et commerciale.
Le Développement durable
Aider à prendre conscience que l'amélioration des consommations alimentaires et des apports nutritionnels tiennent compte des enjeux de développement durable et ont un rôle dans la lutte contre le changement climatique.
Réduction du surpoids
Constat : 50% des adultes et 17% des enfants sont en surpoids ou obèses
Objectifs :
diminuer de 20% la fréquence de surpoids et d’obésité chez les enfants et adolescents,
stabiliser le surpoids des adultes etréduire l’obésité de 15%.
Réduction de la dénutrition constatée chez les personnes âgées
Objectif : réduire de 30% le pourcentage des personnes âgées dénutries, en particulier chez les plus de 80 ans.
Il s’articule enfin avec d’autres plans, programmes ou stratégies mis en œuvre par le gouvernement, qui le complètent, l’accompagnent, l’amplifient ou entrent en synergie avec lui grâce à différentes approches complémentaires et synergiques.
Approche par l’alimentation | Programme national pour l’alimentation, plan EcoAntibio |
Approche par l’activité physique | Stratégie nationale « Sport-Santé » (2019-2024), Plan Vélo, … |
Approche par pathologies | Feuille de route « obésité », plans « cancers », ... |
Approche par populations | Stratégie nationale de prévention et lutte contre la pauvreté, Feuille de route « Périnatalité », … |
Approche environnementale | Contaminants : PNSE, Ecophyto, Plan d’action sur les produits phytopharmaceutiques, Stratégie nationale sur les perturbateurs endocriniens, Plan Ambition Bio ; Plan biodiversité, ... |
Spécificités de l’Outre-mer | Livre Bleu de l’Outre-mer ; Plan chlordécone |
Le PNNS-5 fera office d'un prochain article l'année prochaine, ou nous vous tiendrons informés sur les différentes mises à jour vous concernant. Abonnez-vous à notre newsletter pour être avertis dès sa publication.
Comments